Photo d'Edouard de Castelnau

Le général vicomte Edouard de Castelnau

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Carrière de Castelnau avant la Grande Guerre

Edouard de Castelnau est né en Aveyron à Saint-Affrique (une plaque signale sa maison natale, dans la rue Cazes, depuis rebaptisée à son nom) où il fait ses études au collège Saint-Gabriel. Bachelier ès Sciences, il prépare St Cyr à l'Ecole Ste Geneviève rue des Postes.

Il fait partie de la promotion 1869 de l'Ecole Spéciale Militaire, en sort sous-lieutenant le 14 août 1870, nommé au 31° RI, mais ne peut rejoindre son corps à temps par suite de la désorganisation des services de l'arrière. Il est alors affecté dans l'armée de la Loire du général d'Aurelles de Paladine, lieutenant au 36° Régiment de marche le 2 octobre, capitaine le 27 ! Il combat à Tusey, Sainte-Maxime, Chambord, Gué du Loir, le Mans, dernière bataille précédant l'armistice.

Il rejoint alors l'armée de Versailles et participe aux opérations contre la Commune sous les ordres du colonel Davout d'Auerstaedt. Il est remis lieutenant par la commission de révision des grades, n'est à nouveau promu capitaine qu'en 1876. Il est en garnison à Bourg, Givet, Ham, Laon successivement.

Il épouse à Toulouse le 29 novembre 1878 Marie Françoise Jeanne Barthe de Mandegourg. Ils auront douze enfants.

Il entre à l'Ecole de Guerre en 1878, en sort breveté en 1880, et est muté au 59° RI de Toulouse. Il est ensuite stagiaire à l'état major du 17°corps, puis nommé à celui de la 34° division, revient quelque temps au 126° RI et de nouveau au 17° corps en 1888. Le couple Castelnau habite alors l'hôtel du Vieux-Raisin à Toulouse (ancien hôtel de Ricard).

Edouard de Castelnau est nommé chef de bataillon le 6 mai 1889, reçoit la croix de la légion d'honneur en 1891. Le général de Miribel le fait venir en 1893 au premier bureau de l'état-major général à Paris, et il y revient après son temps de commandement au 115° RI. Lieutenant-colonel le 10 septembre 1896, il devient sous-chef puis chef du premier bureau, officier de la légion d'honneur en 1899.

Avec l'arrivée du général André au ministère de la Guerre, il est écarté de la direction du premier bureau. Ce général avait manifesté son intention d'épurer ce qu'il nommait une 'jésuitière'. Il poursuivra dans cette voie jusqu'à ce qu'éclate l'affaire des fiches.

Colonel le 25 avril 1900, Castelnau commande le 37° RI de Nancy (Turenne), passe quelque temps au 148°, puis il devient chef d'état-major du général Michal, commandant supérieur de la défense de Belfort.

Il devient général de brigade le 25 mars 1906, commande la 24° brigade à Sedan, puis la 7° à Soissons. Devenu général de division 21 décembre 1909, il commande la 13° division à Chaumont.

Le général Joffre exige son rappel à l'état-major. C'est ainsi que le 2 août 1911, il est nommé premier sous-chef d'état-major général sous les ordres de Joffre. Il est promu commandeur de la légion d'honneur la même année. A la fin de 1913, il entre au Conseil Supérieur de la Guerre.

La Grande Guerre

Dès le début des hostilités en 1914, il est nommé commandant de la 2° armée qui prit l'offensive en Lorraine et qui, progressant méthodiquement conjointement avec la 1° armée de Dubail, atteignit d'abord le signal de Barouville, au-delà de Dieuze et de la région des étangs. Le 20 août 1914, c'est la bataille de Morhange : ses troupes se heurtent à des forces supérieures. Castelnau réussit à dégager ses différents corps pour les ramener sur la position du Grand-Couronné en avant de Nancy. Il sauve cette ville en arrêtant la marche du prince Ruprecht de Bavière par une vigoureuse attaque de flanc dès le 25 août.

Il s'ensuit une violente bataille qui dure jusqu'au 10 septembre : Castelnau prolonge la victoire de la Marne vers l'Est par celle de la trouée des Charmes qui empêche les armées françaises d'être tournées par la droite et rend possible leur redressement. Il est alors promu Grand-Officier de la légion d'honneur (18 septembre).

Après cette victoire commence la "course à la mer" : Castelnau transporte la 2° armée à l'aile gauche pour tenter une maneuvre d'encerclement de l'ennemi qui se termine dans les dunes de Nieuport. A Roye, puis en avant d'Arras, il livre de dures batailles qui arrêtent l'ennemi.

En juin 1915, Castelnau est nommé au commandement du groupe d'armées du Centre et dirige l'offensive de Champagne du 25/9/1915 : en quelques jours c'est la capture de 25000 prisonniers, 125 canons et d'une zone de territoire de plusieurs kilomètres de profondeur. Cette victoire, à la suite de laquelle il fut élevé Grand-Croix de la légion d'honneur (8/10/1915), relâcha la pression allemande sur le front russe mais ne put être exploitée.

Le 10/12/1915, Castelnau est nommé adjoint du commandant en chef Joffre comme chef d'état-major général. Il se rend à Salonique, pour étudier l'organisation éventuelle de la place. Puis il joue un rôle décisif lors de la bataille de Verdun, en prenant les mesures propres à conserver la rive droite de la Meuse, alors que le commandement voulait se replier sur la rive gauche. Le 18 janvier 1917, il est envoyé en mission de liaison en Russie.

Revenu en France en mars, il commande le groupe d'armées de l'Est et participe à la grande offensive de la victoire (1918) : il entre triomphalement à Colmar, puis Strasbourg. Il avait reçu la Médaille Militaire en septembre.

A la fin de la guerre, Castelnau est maintenu en activité sans limite d'âge, et placé hors cadres, mais sans recevoir de commandement. Il a perdu trois de ses fils au cours du conflit. Ses convictions catholiques et royalistes (on l'a surnommé "le capucin botté") ont suscité pendant les années de guerre de vives tensions entre les membres du gouvernement d'Union nationale qui ont souvent été tentés de l'écarter. Cela seul semble pouvoir expliquer qu'il n'ait reçu le bâton de Maréchal de France.

Après-guerre

Le général préside la commission nationale des sépultures militaires qui organise les grands cimetières nationaux. Il est élu député de l'Aveyron en 1919, au siège de son cousin Joseph de Castelnau, siégea sur les bancs de la droite catholique et présida la commission de l'armée. Non réélu en 1924, il fonde et préside la Fédération Nationale Catholique.

Mainteneur des jeux Floraux de Toulouse, membre de l'Institut, membre fondateur de l'association d'entraide de la noblesse française, membre de la société des Sciences, Arts et Lettres de l'Aveyron.

Autres décorations : Croix de guerre, grand-croix de l'ordre du bain, de St Grégoire le grand, de l'Aigle blanc, de St Stanislas et de Ste Anne de Russie, de St Alexandre Nevski, de l'ordre de Victoria d'Angleterre, chevalier de la Virtuti militari de Pologne, grand-croix de St Lazare de Jérusalem,...

Il est mort au château de Lasserre à Montastruc la Conseillère, inhumé dans le nouveau caveau de famille à Montastruc.

Quelques jugements sur Castelnau

Sources

Source principale utilisée ici : "la maison Curières de Castelnau", de Patrick de Gmeline, Société des Sciences, Arts et Lettres de l'Aveyron 1975.

Liens

Pour des informations plus générales sur la Première Guerre Mondiale, voici deux sites que j'ai relevés (tous deux sont en anglais)

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