Période gallo-romaine [50 av JC-275 après JC]

Les matériaux spécifiques (tegulae, imbrices) des habitats construits au cour de l'occupation romaine, étant imputrescibles, ont permis de situer bon nombre de lieux habités pendant cette période qui chevauche les débuts de l'ère chrétienne. Il faut y joindre les toponymes dérivés du latin tels que Viales (Villa), Arnac, Tauriac, Maussac (la terminaison latine "acum" signifiant le bien, la propriété de) et sans doute aussi Roumagnou (Romani).
Ainsi ont été trouvés,parfois en quantité, des débris de tegulae et d'imbrices :

L'époque des Invasions

A la fin de l'Empire romain, vers 250, l'occupation de la Gaule était confiée en grande partie à des mercenaires germaniques, dont les Francs, pas assez nombreux pour s'opposer aux vagues des envahisseurs successifs venus, eux-aussi, de l'Est.
En 276, les Alamans, parviennent d'abord jusqu'aux Pyrénées, mais seront battus et rejetés au delà du Rhin, bien plus tard, par Clovis, roi des Francs, à Tolbiac en 496.
En 406, les Vandales, alliés aux Burgondes, traversèrent la Gaule vers l' Espagne.
En 410, les Wisigoths occupèrent et colonisèrent le sud de la Loire. Ils ont, eux mêmes, dû se défendre contre les Huns d'Attila, puis, sont rejetés au sud des Pyrénées par Clovis, vainqueur de la bataille de Vouillé, en 507. Ils réoccupèrent le Rouergue de 511 à 533 (de cette occupation, pourraient dater les tombes barbares et objets de bronze découverts à Bréone par Robert Chancerelle, en 1982, au cours de travaux de terrassement).
En 720-739, invasion sarrasine de la Narbonnaise avec des incursions plus au Nord.

De cette époque, surtout destructrice, notre région n'a pas conservé de traces matérielles connues, mais l'insécurité, qui l'a accompagnée, a surement contribué à dépeupler la vallée du Dourdou, trop vulnérable, au profit des versants et des étroites vallées adjacentes.
Il faut voir, semble-t-il, dans cette peur des incursions et des pillages, la création d'un réseau de communication délaissant les vallées, pour emprunter les crêtes de montagne.
Ainsi la tradition orale nous a transmis que, du Pont de Camarès pour aller à Fayet, nos lointains ancêtres passaient, de préférence, par la crête aboutissant à Roste-Haut, que avant la création d'une paroisse à La Roque, les corps des défunts de la localité étaient inhumés dans le cimetière de St Martin de Ribals, en aval de Brusque, après transport des corps par le col de Belugue et Moulergues.
De même, l'itinéraire pour se rendre de Brusque à Belmont, empruntait la montée du Castelat vers le col de Las Ayres, le Pas du Loup, Cadepau et St Vincent.

Nous verrons que, plus tard, les conflits entre féodaux, puis la présence des routiers, les luttes religieuses entretinrent longtemps, chez nous, le maintien de ces communications montagnardes, que l'on retrouve sur les compois et les cartes de l'Ancien Régime.

 

 

 

Notes bibliographiques
( 9 ) Louis Balsan, P.V. de la Sté des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron tome XXXII p. 248
( 10 ) Bernard Léchelon, La Mine antique de Bouche-Payrol, pp 55, 56, 58
( 11 ) André Soutou, Gallia 1968, p. 516