Fiche individuelle

Caroline Chevalier de Lavit

Nom pour l'Etat-Civil : Caroline Timoléone Marie Rose Chevalier de Lavit

Lien de parenté principal avec Gabin et Cantien Lembrez
     Premier ancêtre commun : Etienne de Lavit (o 15/5/1670, Saint-Gervais-sur-Mare - 34 ; + 22/01/1765, Fayet - 12) - SOSA 648

Naissance
Date : 2/11/1778
Lieu : Paroisse St Roch ; Paris (75)
Source : son acte de mariage
Notes : mais d´autres sources donnent - 2/11/1780 au Cap Français - 24/11/1780 St Domingue - 2/11/1782St Domingue

Baptême
Date : 2/11/1778
Lieu : Paroisse St Roch ; Paris (75)
Notes : parrain le maréchal duc de Brissac (un des protecteurs du colonel), marraine : peut-être la comtesse Maillot

Décès
Date : 16/10/1850
Lieu : Paris [Passy] (75)
Source : G. Cot
Notes : enterrée au Père Lachaise (près de la tombe de la famille Lalique, non loin de celle d´Ingres)

Père : Jean Joseph Chevalier de Lavit (o 1/6/1753, Quartier Morin - Gouvernement du Cap ; + vers 2/3/1809, Paris - 75)

Mère : Marie Madeleine Brocard (o vers 1756 ; + entre 20/9/1834 et 20/12/1834, Paris - 75)

Notes particulières :

Activité principale : cantatrice

Devenue Mme Branchu à son mariage, elle est une des plus célèbres cantatrices du début du XIXe siècle.

Formation
Ses rares dispositions musicales lui valurent la protection du fameux chevalier de St-Georges, célèbre violoniste qui la fit entrer au Conservatoire 23 messidor an V ; elle en sortit avec le premier prix de chant en 1798 et celui de déclamation lyrique en 1799 (professeurs : Richer en l´an VII, Dugazon, an IX, Garat).
Son maître Garat l´avait en haute estime ; il écrit en 1797 "cette enfant a un instinct étonnant de la scène. Elle dépassera Madame de St-Huberty. C´est une âme de feu, ayant à son service une voix dont le timbre réveillerait Glück".

Débuts à l´opéra
Engagée à l´Opéra (alors théâtre de la Républiue et de Arts) le 21 prairial an VI et 1er germinal an VII.
Elle débute le 26/12/1798 dans "Œdipe a Colone" de Sacchini, puis dans "Iphigénie en Aulide" de Glück.
Très vite elle devient la coqueluche du public, suscitant l´inquiétude de ses rivales. Ainsi Mme Maillard, première chanteuse de l´Opéra : "les voilà qui font jouer des sujets de leurs écoles et nous restons là. En effet, le 8, il doit y en avoir une, la nommée Chevalier, une mulâtre qui chante assez bien, a-t-on dit".
En effet peu de temps après un jugement de la future duchesse d´Abrantès : "l´orchestre avait commencé son sabbat harmonique, donnant le diapason à Laforest et Laîné qui criaient tous deux à qui mieux mieux, tandis que Mmne Maillard leur tenait tête avec des poumons dignes d´une Romaine des temps antiques, nous faisant regretter que Mlle Chevalier n´occupât point la scène".
En 1801 dans l´ordre des préséances des cantatrices, elle se trouve à la 5e place après Mmes Maillard, Latour, Henry et Armand.

Maîtresse de Napoléon
Selon Gavoty, c´est dans le rôle d´Iphigénie, le 5 avril 1802, tout de suite après la paix d´Amiens, que Caroline, dans une salle surchauffée qui acclamait le vainqueur, attira l´attention du grand homme. Il est admis par tous les auteurs que convoquée au Palais, elle devint alors sa maîtresse.
Bien sûr cela donna un formidable coup d´accélérateur à sa carrière : elle passa alors du 5e au 2e rang parmi les cantatrices de l´Opéra, derrière Mme Maillard.
Le 24/9/1803 elle devient officiellement cantatrice de la musique particulière de Napoléon, puis sera première chanteuse de la Chambre Impériale, avec 3000F de traitement (et 2000 à son mari intégré dans le Corps de Ballet).
Si la liaison de Napoléon et Caroline ne dura guère, cette dernière en garda un souvenir ineffaçable et resta très fidèle au souvenir de l´Empereur.
Elle resta en revanche très discrète sur cette liaison (connue par des commentaires de Lucien Bonaparte qui déclarait notamment que "si elle chantait divinement bien, elle était en revanche diablement laide"), et en dehors d´elle, on la donne généralement pour fidèle à son mari. Elle en reçut des louanges, et bien entendu fut la cible de persiflages pour sa prétendue hypocrisie.
Pour nuancer le jugement sommaire de Lucien Bonaparte sur son physique, en voici d´autres. Dans son dossier d´artiste, on la présente comme grande, brune (elle est quarteronne), avec des yeux intelligents, une expression ferme et douée et un maintien modeste.
Le compositeur Adolphe Adam la dit "créole aux traits un peu aplatis, mais au visage intelligent, écaliré d´yeux décelant une âme ardente et impressionnable". Ou encore pour Thurner : "traits plus expressifs que délicats, beaux yeux rayonnants de vitalité et d´intelligence. Le cou un peu court, mais rien de mièvre ou d´inharmonieux dans ses traits".

Une "diva" avant l´heure
A la retraite de Mme Maillard en 1815, Caroline passe enfin au premier rang des cantatrices de l´Opéra.
Durant sa carrière, "Mme Branchu" tiendra 91 rôles au total, s´illustrera dans ses interprétations de Glück, Puccini, Paisiello, Cherubini, Spontini. Parmi ses plus belles créations furent la Vestale (pour laquelle elle sera Julia, lors de la première en 1807), Fernand Cortez, les Bayadères, les Abencérages, la Jérusalem délivrée, Olympie.
Quelques jugements donnent une idée de son aura
- Berlioz qui voyait en elle "la tragédie lyrique incarnée", louait "le type de ces voix de soprano, pleines et retentissantes, douces et fortes, capables de dominer les choeurs et l´orchestreet pouvant s´éteindre jusqu´au murmure le plus affaibli de la passion timide, de la crainte et de la rêverie"
- le critique musical Fétis écrit en 1860 : "toutes les qualités se trouvaient réunies en elle... la puissance l´étendue de la voix, un large et beau mécanisme de chant, un sentiment expressif et dramatique, enfin un jeu de physionomie intelligent et passionné, tels étaient les avantages par lesquels elle conquit d´abord la faveur du public. l´impression qu´elle produisait était irrésistible dans son rôle de début (Didon), dans ceux d´Alceste, de la Vestale, d´Ipermestre dans les Danaïdes. Quels que fussent ses succès, elle ne les considéra que comme des engagements envers le public. Ses études ne se ralentirent pas et jusqu´à la fin de sa carrière, elle reçut les conseils de Garat qui lui avait transmis ses belles traditions".
- pour Patrick Barbier : "il serait injuste de ne pas évoquer le ´cas´ de Mme Branchu, certes héritière de la mauvaise technique vocale en vigueur à la fin du XVIIIe siècle, mais néanmoins véritable ´monstre sacré´ des vingt premières années du XIXe. Branchu : il faudrait aujourd´hui bien du talent pour parvenir à faire oublier un nom aussi peu commercial que celui-là ! Pourtant personne ne s´en étonnait à l´époque [...] Elégant ou non le patronyme de Mme Branchu mérite attention et respect car cette femme se place dans la lignée des plus grandes cantatrices fran\´aises de style tragique [...]
Nettement moins convaincus étaient les observateurs étrangers, qui continuaient de voir en elle, même dans une plus faible mesure, l´héritière du ´chant français´, beaucoup trop crié et guttural [...]
Sur ce point les témoignages concordent : elle était le drame personnifié, elle incarnait totalement ses personnages et constituait à elle seule l´intérêt scénique d´un opéra. Elle pouvait jouer chaque soir le même rôle, et lui donner chaque soir une interprétation différente, par la variété de son timbre et par la coloration tragique nouvelle qu´elle lui conférait [...] Kalkbrenner, complètement fasciné, alla même jusqu´à composer un opéra ´Oenone´ à son intention, opéra que le caustique Geoffroy rebaptisa aussitôt ´Mme Branchu toute seule´.
Bie que le terme de diva ne soit absolument pas de mise à l´époque et dans le pays de sa gloire, Caroline Branchu semble bien avoir été notre première diva française, tant pour son talent de tragédienne que pour son extrême popularité en France et à l´étranger. Beaucoup plus modeste et discrète que les divas excessives et capricieuses des temps modernes, Mme Branchu, qu´un journaliste de l´époque qualifia de ´modèle des vertus privées´, fut avant tout une artiste passionnée et perfectionniste dans son travail, beaucoup plus qu´une ´vedette´ consciente de sa ´valeur commerciale´".

La retraite
Caroline prend sa retraite le 27/2/1826 avec une représentation d´Olimpie (recette 12300F environ). Elle s´enflamme alors pour un aventurier désargenté, de 10 ans son cadet, Claude Charles Pierquin, qui se fait appeler Pierquin du Gembloux. On connaît le déroulement et la fin malheureuse de l´idylle par des billets échangés par les amants, qui se piquaient tous deux de poésie, etpar la correspondance entre Caroline et son amie Marceline Desbordes-Valmore quand son compagnon l´eût abandonnée.
Les deux femmes sont en effet très liées, elles logent même ensemble 20 rue Coquenard après 1834.
Le buste de Caroline se trouve à l´Opéra, il y eut également de 1859 à l´incendie de 1873 un portrait peint par Dupavillon, élève de David.

Sources
- "Caroline Branchu de Lavit, diva de l´Opéra et amie de Napoléon", par A. Rouanet de Lavit, centre de généalogie et d´histoire des Isles d´Amérique
- "Le siècle des Valmore" et "Marceline Desbordes-Valmore et les siens", Francis Ambrière
- "La vie quotidienne à l´opéra au temps de Rossini et Balzac", P. Barbier


 

Mariage

Conjoint : Isaac Branchu (o 28/10/1773, Genève ; + 2/11/1824, Montmartre [Paris] - 75)

Célébration du mariage : 30/10/1800, Paris

Source : G. Cot

2ème arrondissement de l´époque
Mentionnné dans les fiches d´état-civil reconstitué (8 brumaire an IX) : on lit plutôt IVe arrodissement

Descendance :

Type de descendance 
Générations descendantes  (attention ce sera tronqué s'il y a trop de personnages)

Autres documents :

Liens de parenté avec Gabin et Cantien Lembrez
Gabin et Cantien prennent le SOSA 1 et sont de la génération 1.

Lien numéroPremier ancêtre communGénérations descendantes
1Sosa 648, [génération 10] :
Etienne de Lavit (o 15/5/1670, Saint-Gervais-sur-Mare - 34 ; + 22/01/1765, Fayet - 12)
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